Une pluie sans fin

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Une pluie sans fin

Titre original 暴雪将至
Bao xue jiang zhi[1]
Réalisation Dong Yue
Scénario Dong Yue[2]
Acteurs principaux
Sociétés de production Century Pictures[2]
Pays de production Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Genre Thriller
Durée 116 minutes[2]
Sortie 2017

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Une pluie sans fin (暴雪将至, Bàoxuě jiāng zhì; littéralement « La tempête qui arrive ») est un thriller chinois écrit et réalisé par Dong Yue, sorti en 2017. Il s'agit de son premier long métrage[2].

Synopsis[modifier | modifier le code]

Dans le sud de la Chine, peu de temps avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997, des meurtres sont commis sur des jeunes femmes. Comme la police n'avance guère sur l'enquête, Yu Guowei, chef de la sécurité d'une vieille usine d'État, se met à enquêter avant que l'obsession ne le pousse à aller plus loin…

Résumé détaillé[modifier | modifier le code]

Yu Guowei sort de prison. Quelques années auparavant, en 1997, il était chargé de la sécurité dans une grande usine. Tandis que la pluie tombait continuellement cet hiver-là, la police enquêtait sur un meurtre dont la victime avait été retrouvée à proximité de l'usine.

Yu cherche alors à aider les policiers et se lie un peu avec le commissaire chargé de l'enquête. Le tueur a déjà égorgé plusieurs autres victimes de la même manière.

Avec son adjoint de l'usine, Yu arrête un homme qui rôde près de la scène du crime, puis le laisse partir après avoir entendu ses explications. Il continue également à rechercher des voleurs de matériel dans l'usine. Yu est très bon dans son travail et reçoit un prix d'employé modèle.

Trouvant un trousseau de clés sur le lieu d'un nouveau meurtre, il place une petite annonce à la sortie de l'usine afin de piéger le meurtrier. Au bout de trois jours, un homme s'attarde devant cette annonce. Yu le poursuit dans l'usine avec son adjoint ; celui-ci fait une violente chute et Yu rattrape l'inconnu, mais celui-ci parvient à s'échapper sans avoir montré son visage. L'adjoint de Yu, pris de détresse, lui avoue qu'il est complice des voleurs à l'usine et meurt d'une hémorragie cérébrale ; Yu apprend alors du médecin qu'il aurait pu le sauver en l'amenant plus vite à l'hôpital.

Yu s'est aussi lié à une femme qu'il aide à ouvrir un salon de coiffure, mais sans avoir de relation intime avec elle. Il constate qu'un homme tourne autour d'elle et, comme elle ressemble aux autres victimes, il en déduit que c'est le tueur.

Renvoyé de l'usine comme la plupart des employés, il passe tout son temps à surveiller le salon de coiffure, mais son amie se suicide un jour sous ses yeux. Yu finit par enlever l'homme qu'il soupçonne, l'emmène sur le lieu de l'un des crimes et l'abat. Il est arrêté.

En sortant de prison, il va voir le commissaire, malade. Il apprend que le meurtrier, identifié par un échantillon de son sang retrouvé sur une victime, a été tué dans un accident de la route, sans qu'on puisse déterminer son nom. Yu revient à l'usine désormais désaffectée, mais le gardien ne le reconnaît pas et lui affirme qu'il n'y avait déjà plus de remises de prix en 1997. Avec d'autres anciens employés, il assiste à l'implosion de l'usine, qui laissera la place à un complexe commercial et résidentiel. On est alors en 2008.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Le réalisateur déclare « à mon avis, l'année 1997 a marqué un tournant décisif dans l'histoire sociale chinoise des années 90. [...] Car après 1997, la société chinoise change d'époque : les grandes entreprises d'État ont subi des réformes économiques et plusieurs usines d'État, dont la productivité était faible, ont été fermées. De nombreux ouvriers qui pensaient que leur outil de travail leur appartenait ont dû quitter ces usines étatiques où ils avaient travaillé toute leur vie. Il leur a fallu accepter l'idée qu'ils étaient dès lors abandonnés par la société et par l'époque. Ce que j'ai vraiment cherché à faire, c'est évoquer avec précision l'atmosphère de cette période de transition, juste avant l'avènement de la tempête sociale. »[1].

Distribution des rôles[modifier | modifier le code]

Tournage[modifier | modifier le code]

Le tournage a lieu dans la ville de Hengyang, dans la province du Hunan[1].

Accueil[modifier | modifier le code]

Festivals et sorties[modifier | modifier le code]

Une pluie sans fin est sélectionné et projeté le au Festival international du film de Tokyo au Japon, où l'acteur Duan Yihong reçoit une récompense[4].

En Chine, il sort le .

Quant à la France, le Festival international du film policier de Beaune le sélectionne et le projette en avant de le projeter aux grands écrans à partir du .

Ce film est sélectionné pour être projeté dans le cadre du Festival cinéma Télérama en 2019.

Critique[modifier | modifier le code]

Une pluie sans fin
Score cumulé
SiteNote
AlloCiné 3.4 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Télérama 4.0 étoiles sur 5

En plein Festival international du film policier de Beaune, Guillemette Odicino du Télérama révèle que c'est « un grand film noir social où le zèle, aveugle, d’un employé modèle devient la dernière digue d’un pays prêt à se noyer dans les eaux du capitalisme. Un coup de maître »[5].

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 3,6/5[6].

Pour Jean-François Rauger du Monde, le film « évoque bien sûr d'autres films (on pense à l'indépassable Memories of Murder du Coréen Bong Joon-ho, 2003) dans sa manière de dévoiler une histoire collective et sociale derrière le parcours d'un individu et le suspense d'une enquête policière. Car Une pluie sans fin dépasse le simple récit criminel en utilisant celui-ci de façon allégorique. [...] Une pluie sans fin rejoint ainsi une certaine manière dans le cinéma chinois contemporain d'utiliser le fait divers comme révélateur des mutations historiques du pays (Black Coal, de Diao Yi'nan, People Mountain People Sea, de Cai Shangjun, A Touch of Sin et Les Eternels, de Jia Zhangke). »[7].

Pour Stéphane Dreyfus de La Croix, « on pense à Seven, de l'Américain David Fincher, qui partage la même atmosphère poisseuse et pluvieuse, mais aussi à Memories of Murder, du Coréen Bong Joon-ho, pour l'évocation d'un pays en pleine transition politique, ou encore au film A Touch of Sin, du Chinois Jia Zhangke, dans lequel la brutalité des développements économiques renvoie à celle des actes de violence qu'ils provoquent. »[8].

Box-office[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Documentation[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Dossier de presse », sur unepluiesansfin-lefilm.com (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i et j « The Looming Storm », sur Festival international du film policier de Beaune, (consulté le ).
  3. a et b (en) « The Looming Storm », sur Festival international du film de Tokyo, (consulté le ).
  4. a et b (en) Mark Schilling, « ‘Grain’ Wins Grand Prix at Tokyo Festival », sur Variety, (consulté le ).
  5. Guillemette Odicino, « Festival du film policier de Beaune : du coup d’essai au coup de maître », sur Télérama, (consulté le ).
  6. « Une pluie sans fin », sur Allociné (consulté le ).
  7. Jean-François Rauger , « « Une pluie sans fin » : meurtres dans une usine à cauchemars », sur Le Monde, (consulté le ).
  8. Stéphane Dreyfus, « « Une pluie sans fin », polar à l’encre de Chine », sur La Croix, (consulté le ).
  9. JP-Boxoffice.com ; page du film Une pluie sans fin, consulté le 24 août 2018.
  10. (en) « Asian Film Awards: 'Youth' Wins Top Prize From ‘Demon Cat’ », sur Variety, (consulté le ).
  11. « Le festival du film policier de Beaune distingue l'Asie », sur Le Figaro, (consulté le ).
  12. « Festival du film policier de Beaune : du coup d'essai au coup de maître », sur Télérama, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]